On n’écrit pas pareil seul ou en groupe

C’est ce petit décalage qui me plait, le pas de côté que permet l’intervention plus ou moins maîtrisée de l’autre dans nos textes. Il faut alors constamment se repositionner, lâcher prise, pratiquer l’ouverture comme une méthode, l’absurde comme une logique. La rencontre est fertile, nourrissante : elle vient infléchir le cours des mots.

Par quel moyen ?

Des exercices de l’absurde et du lâcher prise pour s’autoriser à ce que rien ne fasse sens, que peut-être au lieu de dire ou d’expliquer les mots sonnent, interpellent, amusent. Un temps d’échauffement pour mettre au placard l’ordre et l’organisation… pour mieux y revenir avec des temps d’écriture individuelle dans lesquels auront essaimé ces non-sens, ces écarts et ces originalités. Il y a des mots qui planent, des idées qui se sont rencontrées, des outils disposés pour l’usage des écrivant·es, prêts à être détournés…

La joie et la bienveillance sont pour moi essentielles, pas comme de vaines injonctions mais plutôt comme un type de relation à cultiver, tant avec les autres qu’avec soi et ses propres textes. Savoir que le cadre proposé est un lieu sûr, un refuge. Ecrire c’est aussi risquer quelques ratés mais qu’importe puisqu’écrire ne se résume pas à la perspective du succès mais plutôt par celle d’être touché·es et d’avancer dans la création. Qu’est-ce d’ailleurs que réussir en écriture ? Sans doute, déjà et avant tout, réussir à écrire. Et sans cesse se remettre au travail. La régularité des ateliers y est un appel joyeux !

Des propositions théoriques et pratiques

L’atelier « Chantier » appelle justement des projets au long court et décline des propositions théoriques et pratiques pour nourrir l’écriture, et avancer à son rythme en échangeant et construisant autour des textes.